Quel bonheur… Quel plaisir… Quel pied ! Cette équipe d'Espagne, c'est vraiment tout ce que j'aime. Du foot au sol et une équipe qui maîtrise son jeu au point de rendre fou l'adversaire à force de multiplier les passes millimétrées dans tous les sens. Une équipe qui pratique un pressing de dingue. Mais pas un pressing au sens physique du terme. Non, un pressing technique et tactique qui finit par asphyxier l'adversaire, incapable de ressortir proprement le ballon et condamné à subir d'incessants assauts.
Espagne-Irlande
Les Irlandais ont pourtant un coeur énorme, ils se battent comme des chiens et ne sont pas plus maladroits que d'autres devant. Mais l'Espagne allait trop vite pour eux. Bien trop vite… Il faut dire qu'il y a une telle qualité en face. Sur les 23 Espagnols, on compte 8 milieux de classe mondiale. Que fait Del Bosque ? Il ne se casse pas la tête : il essaie d'en aligner le plus possible. Il y en avait 6 contre l'Italie, 5 seulement hier soir. Car l'heureux sélectionneur espagnol avait décidé de relancer Torres en pointe.
Et le joueur de Chelsea ne s'est pas fait prier. On voit sur certaines prises de balle qu'il n'est pas en totale confiance, mais son doublé plein de sang-froid devrait contribuer à lui redonner le moral. Given a longtemps été l'un des meilleurs gardiens de Premier League et il a évité à son équipe de prendre une fessée cul nu plus violente encore, mais il ne pouvait pas faire grand chose sur les 4 buts ibériques. Des Ibériques qui sont désormais devant un incroyable défi.
Personne n'a jamais fait Euro-Coupe du Monde-Euro dans l'Histoire du foot. Après leur prestation face aux Irlandais, il n'y a aucun doute sur le fait que les Espagnols en soient capables. D'ailleurs, personne n'en doutait avant non plus. Reste à savoir comment ils vont faire quand ils vont tomber sur un adversaire plus costaud, plus organisé et qui résistera mieux à leur pressing. Comme a pu le faire l'Italie par moment lors du premier match. En attendant, on s'est régalé devant ce spectacle de haut niveau, dispensé par une équipe composée de 4 joueurs du Real et 4 joueurs du Barça. Comme quoi, le foot peut vraiment réconcilier tout le monde.
Le seul problème de l'Italie : Balotelli
Dans le match de 18h, l'Italie a concédé un décevant match nul au regard de sa domination presque sans partage pendant près d'une heure. Dominés mais pas écrasés, les Croates ont résisté, Pletikosa réalisant quelques arrêts de haut niveau pour préserver sa cage. Mais ils ont fini par céder sur un coup-franc diabolique de Pirlo, qui est tellement fort lui aussi qu'il pourrait jouer pour l'Espagne. Seulement, les Italiens n'ont jamais pu enfoncer le clou et se sont ensuite fourvoyés.
Au risque de m'attirer les foudres des supporters de la Squadra, j'ai envie de dire que l'Italie s'est auto-détruite en s'auto-caricaturant. En clair, les hommes de Prandelli nous ont fait du mauvais foot italien, à base d'antijeu, de comédie et de "roulages" par terre à répétition. Au lieu de s'effondrer dans la gazon toutes les 5 minutes, Chiellini aurait mieux fait de se concentrer sur son placement. Ca lui aurait évité d'être lobé sur le centre qui mène à l'égalisation de Mandzukic.
Alors en regardant le classement, l'Italie paraît en mauvaise posture. Elle ne l'est pas. Car les Croates vont quand même avoir du mal à résister à une Espagne qui n'a jamais que 4 points, alors que les Transalpins n'auront qu'à se servir face à des Irlandais déjà éliminés. Mais autant le 1-1 décroché face au Champion du Monde était un bon match nul, autant celui-ci doit servir de leçon à la Nazionale pour la suite. Car l'Italie a les moyens d'aller loin.
Cette équipe est très forte derrière et possède un milieu de terrain travailleur et très technique. En fait, son seul problème se situe devant. Car Balotelli a encore été mauvais. Parfois il a même donné l'impression de ne pas savoir ce qu'il faisait là. Il va falloir que le Citizen se remette à jouer au foot s'il veut continuer à jouir de la confiance de son coach.